Le mari de françoise a fait plusieurs pellicules.
La rue d'Avelghem barrée. Les marteaux et les pinces
hydrauliques. Les concasseurs. La pelleteuse fouillant dans
les décombres du salon. J'ai refusé de voir. Non merci.
Non vraiment. En deux jours tout a été nettoyé. C'est fou
ce qu'ils démolissent vite là-bas. Plus de traces. Quand
vont-ils s'arrêter ? De toute façon, c'est trop tard. Les petites
maisons. Le vieux pont Nyckès. Ils ont même écroulé
l'église du Sacré-Coeur. Arracher un peu plus l'âme des
pauvres gens. Je ne retournerai pas à Roubaix. Je n'y
connais plus rien. Tout s'est passé avant. Aujourd'hui,
je sais. Il n'y a qu'à laisser faire. La vie et le vertige. Juste
fermer les yeux. Ça me revient tout seul. Drôle de colin-maillard.
Je suis sur la Grand-Place. Je rejoins l'Hommelet
par la rue du Curé. Traverser le canal au bout du quai
de Nantes. La rue Denis-Papin. J'aperçois la maison.