Dans cette pièce, tout le monde parle au
point que personne ne communique avec
personne. Au centre du dispositif, l'histoire
de A et Z. Le premier est un homme, photographe
libertaire, qui tente de voir à travers Z, la femme
à la burqa, autre chose que son être de tissu. En
essayant de figer le moment, A est remué par cette
âme mouvante et émouvante qui se dévoile sans se
déshabiller. Cette relation hybride, mère de confidences
et de questionnements existentiels, nourrit
tous les commérages à la ronde. Ceux de K et H,
frère et soeur désunis, de W et Y, ouvrières, l'une
ex-prostituée et l'autre héritière ; et de M et N,
mari et femme tristement rangés. Empêtrés dans
leurs contradictions, ce sont leurs histoires et leurs
solitudes qui se déclarent dans celles d'A et Z qui ne
cessent de les hanter. Ainsi, à l'instant où l'on pense
assister à une conférence politique et religieuse, nous
sommes confrontés à un dialogue autour du désir et
des fondements de notre société actuelle et, de là,
à une situation quelque peu schizophrénique : d'un
côté la surexposition du corps et de l'autre l'inhibition,
voire la dissimulation totale.