
Durant ces cinquante dernières années, le trouble borderline a navigué
entre les névroses et les psychoses, a été appréhendé comme un type
de personnalité pathologique, a été rapproché des maladies bipolaires,
des désordres narcissiques, des personnalités psychopathiques...
Du côté de la psychiatrie, comme de la psychanalyse, la liste de noms
donnés à ces folies limites est longue et les qualifications singulières.
Aujourd'hui, l'état limite ne peut plus être défini sérieusement
selon une approche extrinsèque (la définition «ni ni», ni névrotique,
ni psychotique) qui risquerait de réduire cette configuration clinique
à un fourre-tout privé d'une cohérence interne. Il importe de
donner une définition intrinsèque de l'état limite car il ne s'agit
ni d'une psychonévrose gravissime, ni d'une prépsychose, ni d'un état
passager naviguant entre les structures. Désormais, ce n'est plus tant
une pathologie «à la limite de» qu'une pathologie des limites du Moi.
À partir d'une clinique actuelle grandissante, les auteurs soulignent
la richesse des débats qui interrogent les limites du système
de classification nosographique et poussent à réviser, voire à reconstruire
de manière innovante certaines bases théorico-cliniques des techniques
de soin.
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