Albert Botte, cet Ardennais né en 1935, aime faire les choses
à sa manière.
Affecté à Kheirane en 1960, au moment des «événements»,
il accepte la mission d'enseigner les enfants des Aurès. Son seul
ennemi en Algérie, ce seront donc les fautes d'orthographe ou
de grammaire !
Nommé juge d'instruction à Strasbourg en 1973, il devient
conseiller à la Cour d'Appel de Colmar, puis président de
chambre dans les cours d'Appel de Metz et ensuite de Colmar.
Il connaîtra, tant à l'instruction qu'en présidant des sessions
de cour d'Assises, des affaires pénales très diverses et parfois
spectaculaires, allant des affaires de moeurs et des meurtres, à
la drogue ou à la responsabilité médicale, accomplissant ainsi
une carrière orientée sur les seules activités de «terrain».
Parti en retraite, le juge Botte ne «bat pas en retraite» pour autant
; désormais ancré en Alsace, il s'engage contre l'injustice et
pour les libertés. Très attentif à la Justice d'aujourd'hui, il porte
sur elle le regard décapant d'un bourlingueur des prétoires.