
Pourquoi certains jeunes de cité sont-ils peu disposés
à investir un réseau social indépendant de leur espace de
résidence ? Pourquoi ces jeunes qui semblent souffrir d'un
sentiment d'exclusion restent-ils confinés dans un périmètre qui
limite si étroitement leur champ d'action ? Pourquoi, en fin de
compte, demeurent-ils dans un lieu stigmatisé et stigmatisant ?
Ce sont ces questions qui ont pris forme peu à peu dans l'esprit
de l'auteur quand, en 1992, il a quitté l'association de prévention
spécialisée du centre-ville de Bordeaux pour travailler dans les
grands ensembles de Champigny. Il s'engageait sur ce nouveau
terrain professionnel avec l'enthousiasme du néophyte, la
naïveté du militant soucieux de travailler en dehors des
idéologies. C'est là qu'est né dans son esprit l'impérieux besoin
de comprendre l'univers social dans lequel il mettait les pieds.
Il avait la ferme intention de nourrir son expérience
d'observations pratiques, mais sans jamais imaginer trouver
dans cet univers l'étonnement initial qui amorcerait le parcours
de recherche dans lequel il est engagé depuis vingt ans.
C'est une partie de ce parcours que l'auteur espère partager
aujourd'hui avec les lecteurs sensibilisés à la question des
«jeunes de la téci».
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