«Le choix même du titre des Mélanges "scientifiques" voulu
par André Mandouze (1916-2006), Avec et pour Augustin, est
à l'image de son auteur "entré en Augustin" dès 1937.
Pour ce chrétien, mobilisé de Résistance en résistances,
pour cet éminent latiniste, de l'Église des Pères à la Cité des
hommes, Augustin et ses pairs ont constitué un terrain de
prédilection.
De 1937 à 1968 - date de sa soutenance de thèse (Saint Augustin.
L'aventure de la raison et de la grâce) et de sa nomination à la
Sorbonne -, et jusqu'à ses Mémoires (1998-2003), André
Mandouze, sollicité par l'urgence des événements, n'a cessé,
à l'image des Pères de l'Église traités de "terribles bagarreurs",
de se lancer dans des combats tant idéologiques que
politiques, scientifiques que théologiques. Le disciple d'Augustin
a d'ailleurs su faire sienne la partialité du maître : "Comme
quoi l'appréciation de la subjectivité est encore un des meilleurs
moyens de servir l'objectivité."
En 2005, il élabore le plan de ses Mélanges et justifie le choix de
membra disiecta parmi ses textes sur Augustin. Se libérant par
ailleurs de toute chronologie, il choisit un parcours thématique
circonstanciel.
Et de constater, en 2001 : "Bien loin de me détourner définitivement
de ma thèse, l'Algérie a réussi, contrairement au
risque assumé, à m'acculer à finir de mettre en forme ce en
quoi j'étais déjà lancé avant d'aborder son rivage. En somme,
c'est l'Algérie d'Augustin qui a eu le dernier mot."»
Chr. M.