A-t-on suffisamment entendu l'avertissement d'Aragon, qui, dans
Les Poètes, faisait l'apologie de Dassoucy, soulignant l'excellence de
sa langue poétique et de sa prose ? Victime d'un jugement
péremptoire de Boileau, et de la réputation infâme que lui fit pour la
postérité le Voyage de Chapelle et Bachaumont, Charles Coypeau
Dassoucy (1605-1677) s'est vu relégué pendant trois siècles sur le
«second rayon» des bibliothèques. Il demeure encore mal connu : au
cours des dernières décennies, les avancées de la critique sur le
libertinage et l'écriture à la première personne ont permis de
redécouvrir ses Aventures burlesques, mais ont laissé dans l'ombre
les autres aspects de sa production littéraire, abondante et
polymorphe.
Les réflexions de ce colloque, qui s'est tenu à l'Université Blaise
Pascal en juin 2004, prennent en compte les facettes multiples de
l'artiste : faute de traces concernant la création musicale d'un artiste
renommé, virtuose du théorbe, les contributions rassemblées portent
sur les oeuvres poétiques et dramatiques ainsi que sur les différents
aspects de la narration «autobiographique». Ces Actes proposent par
ailleurs un bilan de la réception de Dassoucy et incluent des annexes
biographiques inédites, ainsi qu'une bibliographie réactualisée.