Lorsque Célestin V, après quelques mois de pontificat,
abdique le 13 décembre 1294 devant les cardinaux,
ceux-ci ne s'en étonnent guère : le pape, ancien
ermite, avait largement démontré qu'il n'était nullement
préparé à la charge d'évêque de Rome.
En élisant Benoît XVI, ils pensaient couronner un parcours
exemplaire. Lorsque celui-ci renonce à son tour
à sa charge, le 11 février 2013, en pleine liberté et
pour le bien de l'Église, il provoque stupeur et étonnement...
Compréhension aussi, car Benoît XVI justifie
cette renonciation par l'amoindrissement de sa
vigueur et par son incapacité à assumer au mieux le
ministère qui lui a été confié. Dans sa dernière
audience, il ne cache pas que la barque de l'Église a
dû faire face à des «eaux agitées» et à des «vents
contraires».
Paul Christophe examine les réussites et les échecs de
ce pontificat, tout en relevant la complexité d'un
homme conscient des réformes à entreprendre mais
trop âgé pour les accompagner. La renonciation à sa
charge est le geste raisonnable et prophétique d'un
homme de foi qui ouvre l'avenir.