Depuis le milieu des années 1990, la ville de Calais attire les
prétendants à l'exil anglais qui fuient les guerres ou la misère
de leurs pays. Ces hommes, femmes, enfants venus du
monde entier se retrouvent coincés là, par l'impasse marine,
ce mur de mer que représente la Manche, une cinquantaine
de kilomètres à peine, infranchissables, alors que l'Angleterre
est si visible depuis la plage. Les voyageurs qui végètent dans
les rues de la ville, dans des squats et jungles sordides, tentent
quotidiennement la traversée clandestine, par tous les moyens,
même les plus périlleux. Beaucoup d'entre eux sont morts à
Calais face à leur rêve de vie européenne. Les cinq monologues
de Calais Cul-de-sac retracent, grâce à la brutalité de la
poésie de Veronika Boutinova, la détermination, l'épuisement,
la déshumanisation de ces corps livrés à l'errance.
Calais Cul-de-sac a été lu le 16 juillet 2011 au festival
d'Avignon, au conservatoire du Grand Avignon, lors de la
manifestation «Quoi de neuf» organisée par les Écrivains
associés de théâtre. L'auteure, qui a à coeur de sensibiliser
le public au sort des migrateurs calaisiens, en a proposé
plusieurs lectures pour le groupe Amnesty International.