Mieux connu aux États-Unis qu'en France, le capitaine
Stedman est passé à la postérité par la dénonciation des
atrocités qu'il a de ses yeux vues, à la poursuite des esclaves
marrons. Le journal de ses quelques années passées au
Surinam, vers 1773, a nourri un récit qui, en Angleterre, a
servi la cause du mouvement abolitionniste. Et pourtant, le
soldat Stedman n'avait rien d'un moralisateur ! Jeune homme
émotif, impulsif, mais aussi jouisseur, il profite sans ligne de
conduite des avantages que sa condition lui offre jusqu'à ce
qu'il se découvre amoureux d'une esclave, Joanna, dont il a un
enfant. John Gabriel observe autour de lui, il s'insurge contre
les sévices réservés aux esclaves, mais non pas en raison d'une
quelconque vertu. Son coeur, simplement, lui impose des
évidences jusqu'au bout desquelles il n'ira pourtant pas.