Quand de nombreux spécialistes s'interrogent
aujourd'hui sur la place et le rôle du père,
soulignent sa supposée défaillance, Marcel
Rufo fait entendre ici une voix singulière.
Il montre que c'est grâce aux manques et
aux fragilités paternels que l'enfant peut
se construire. Au fil du temps, il apprend à
composer avec son père tel qu'il est dans la
réalité, même s'il n'oublie jamais tout à fait le
héros qui lui a transmis des rêves de gloire
et de grandeur, et tente de le retrouver dans
d'autres figures paternelles, comme autant
de «suppléments» de père qui l'aideront à
renforcer sa confiance en soi.
Avec la chaleur et l'empathie qu'on lui connaît,
Marcel Rufo met en évidence une vérité essentielle
: le père est toujours une mosaïque
d'images mêlant réel et imaginaire. Mais cette
mosaïque n'est jamais complète, et chacun
passe sa vie à en chercher la pièce manquante,
celle qui viendra parfaire le tableau.