«Au moment de m'engager dans une aussi intimidante
aventure - parler d'Emily Dickinson - j'en
mesure tous les dangers, moi qui ai seulement parlé
jusqu'ici pour elle, en traduisant sa poésie et sa correspondance.
Nos langues se sont mêlées, nos écritures. J'ai cherché
du mieux que j'ai pu à restituer son langage, sans
rester à la surface des mots, en essayant de remonter
à la source de ce qui chaque fois déclenchait en elle le
désir et le besoin d'écrire le poème ou la lettre.
Cette tâche était ardue, mais somme toute sûre.
Mettre ses pas dans les pas de celle qui parle. Être le
témoin muet, tout en parlant à sa place. J'aurais pu
en rester là.»