Les Chants furieux de Guillaume de Vintrais
Aujourd'hui trop oublié, Guillaume du Vintrais (1553.1951), poète à dix-sept ans, rival de du Bellay, ami d'Agrippa d'Aubigné, frère d'armes d'Henri IV, condamné à mort après la Saint-Barthélemy, mais finalement exilé en Angleterre, puis revenu clandestinement en France pour combattre aux côté de Navarre, présente, outre un talent exceptionnel doublé d'une extraordinaire maîtrise de la forme sonnet (on le soupçonne d'avoir influencé Shakespeare), la curieuse particularité d'avoir été entièrement inventé dans les années 1940 par deux prisonniers du Goulag : Iouri Weinert et Iakov Kharon, lesquels le dotèrent à la fois d'une biographie mouvementée et d'une oeuvre magistrale, constituée de cent sonnets : les cent Chants furieux rassemblés dans ce volume, restitués en français.
Guillaume du Vintrais est à ce titre une double incarnation : celle d'une amitié indéfectible nouée autour de sa figure imaginaire ; celle d'une résistance opiniâtre à l'injustice et la tyrannie. Une résistance définie en « quatre mots : liberté, France, et vin et amour. »