Cette terre de promesses et d'avenir méritait une série de reportages. L'incontestable essor économique, la position stratégique entre Maroc et Tunisie, la présence militaire importante, la participation conséquente et magnifique des troupes indigènes dans le dernier conflit, tout me poussait à traverser la Méditerranée...

- Soit, M. Blandin, vous partirez. Vous avez été blessé au début de la guerre. Réformé, vous avez voulu continuer à servir en suivant nos braves soldats sur le front de Meuse11. Puis, vous avez couvert cette conférence de la Paix 12 qui a abouti au Traité si inquiétant de Versailles. Le journal vous doit bien ce cadeau que je qualifierai d'empoisonné. Je le dis avec quelque humour mais aussi avec netteté. Vous ne passerez pas des vacances au soleil ; l'Algérie ne sera pas une sinécure et Alger ne ressemblera pas à Capoue ! Vous retracerez, dans le détail, l'œuvre française dans ce pays : l'action des militaires et le travail des colons dans tous les domaines. Vous irez partout, aux confins du désert saharien et au sommet des montagnes de l'Atlas, dans les ports où Ton commerce et dans les garnisons où l'on s'entraîne. En somme, vous n'arrêterez pas. Vous écrirez sous la forme d'un journal et vous serez publié dans notre quotidien au gré de vos envois. Cela sera comme un feuilleton à suivre...

Le premier opus des Chroniques de Nicolas Blandin reproduisait ses chroniques hebdomadaires en Meuse jusqu'à la fin octobre 1916, le second, ses éditoriaux durant la Conférence de la Paix de 1919, et nous le retrouvons dans ce troisième opus durant les fêtes de la Victoire du 14 juillet 1919, pour le suivre ensuite dans l'Algérie de 1920.

Spécifications