
Enquêtes d'Algérie
Le culte des hommes premiers
Que nous soyons engagés dans un processus qui nous mène tout droit à un changement de civilisation, comment ne nous en apercevrions-nous pas ? Et que des bouleversements en cours nous éprouvions de l'amertume ou de la colère, rien de plus naturel puisque nous ne les avons décidés à aucun moment. Donc il y aura au bout de la ligne droite sur laquelle nous roulons un ultime « dérapage ». Puis nous serons dans un autre monde. Les contours nous les devinons... de quoi nous donner envie de rebrousser chemin ! Il est trop tard, n'y pensons plus ! Passons à la seule question qu'un ersatz de liberté nous autorise encore à nous poser : quelle forme voulons-nous donner à la vie commune future ? Mais d'abord : aurons-nous la force de nous épargner le pire de l'altérité qui nous est imposée, aurons-nous le courage de défendre le meilleur des valeurs de notre modernité ? Encore faudrait-il que nous soyons en position de penser et d'agir avec la lucidité que cet exercice exige de nous. Rien de moins assuré !
L'auteur soulève ici le problème de l'aliénation qui nous rend inaptes pour une telle réflexion. Un mythe moderne nous a fait perdre pied avec la réalité. « Le culte des hommes premiers ». De terribles conséquences en ont déjà découlé. 1962, Algérie, premier acte de ce drame. La France a oublié. Le renoncement se poursuit.
À travers ses « enquêtes », l'auteur cerne le régime imaginaire de l'époque présente. Il résume celle-ci en un terme terrible : la compromission. Commencée il y a plus de 80 ans...
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