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Contre-attaquer à contre-courant : Philippe Sollers ne recule décidément devant aucun obstacle. Ni décliniste, ni souverainiste, ni communautariste, ni péguyste, ni laicard, ni populiste, ce livre en forme de discussions avec Franck Nouchi ne prétend rien moins que de redonner toute sa place – la première – à la littérature. Seize ans après la parution de La France moisie, dans les colonnes du Monde, Sollers joue au ping-pong. En tout, treize parties, treize conversations, qui ont eu lieu du 27 octobre 2015 au 25 mars 2016, au gré d’une actualité particulièrement dense. Idéologues et commentateurs de tous poils, à l’omniprésence médiatique arrogante, en prennent évidemment pour leur grade. Mais, l’essentiel est ailleurs. « C’est le passé qu’il faut redéfinir, dit-il. Dans ce présent instantané, il est en danger. Les morts eux-mêmes sont très en danger parce qu’il est arrivé quelque chose au temps. Hamlet dirait que le temps est sorti de ses gonds. Il y avait quelque chose de pourri au royaume de Danemark ? Il y a quelque chose de maintenant suffocant dans la République française. Il faut changer la répartition passé-présent-avenir. Puisque le présent est devenu instantané, il contamine le passé. Et quand le passé n’est plus vivant, il n’y a plus non plus de futur. C’est pour ça que tout le monde a peur ! ». Pessimiste, Sollers ? Tout au contraire. A rebours de l’esprit du temps, cette contre-attaque est un message d’espoir. Dans trente ans, dans un siècle, les lendemains se remettront à chanter.