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Corps et âme

Descartes, du pouvoir des représentations aux fictions du Dieu trompeur

Serge Margel
Livre broché | Français
31,00 €
+ 62 points
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Description

On peut sans doute définir les Temps modernes ou la modernité comme
«l'époque de la représentation», une époque où tout serait pensé en termes d'image,
d'idée et de concept. Loin de là, cependant, le projet d'un grand simulacre du
monde, d'un «trompe-l'oeil» manoeuvré par une cohorte de démons. Bien au
contraire, parler de représentation, c'est affirmer la réalité objective du monde,
c'est postuler une connaissance possible de l'objectivité de l'être. Pour Descartes,
justement, penser par représentation ou penser objectivement, cela revient au
même. Aussi faudra-t-il questionner les fondements de cette équivalence. D'un
côté, Descartes hérite d'une métaphysique de la représentation, déjà bien établie
depuis l'école de Duns Scot. D'un autre côté, il ouvre un champ d'analyse pour
une théorie de la subjectivité, qui prendra forme avec Kant. Entre les concepts de
représentation et de subjectivité, Descartes n'a peut-être rien inventé, mais il aura
su mieux que tout autre problématiser le nouveau statut de la métaphysique.

Dès lors que les pensées ou les représentations se voient attribuées une réalité
objective propre, alors comment pourrons-nous distinguer ces pensées des
fictions, le cogitatum du fictum ? À partir de là, Descartes va élaborer une double
argumentation, l'une métaphysique et l'autre morale. La première portera sur l'existence
de Dieu. Elle consiste à dire que si Dieu existe, comme un être infini et tout
puissant, alors il ne m'a pas trompé dans la clarté de mes idées. En ce sens, toutes
mes idées claires seraient des idées vraies, et non des fictions. Or, en prouvant
l'existence de Dieu, Descartes aura finalement démontré qu'en réalité, Dieu peut
me tromper, donc falsifier mon esprit en faisant de mes pensées des fictions. D'où
le glissement nécessaire - dans l'énoncé de la preuve - entre une argumentation métaphysique
et une argumentation morale : si Dieu existe dans sa toute puissance, il aura
peut-être pu me tromper, mais il n'aura certainement pas voulu me tromper. Dieu
n'est pas trompeur et toute erreur est mon dû. C'est l'argument de la Théodicée,
de la justice de Dieu, sa justification, comme preuve de dernière instance.

En somme, c'est le statut de la moralité qui se joue ici. Quelle morale pour une
métaphysique de la représentation ? Non plus une morale de l'action dans le
miroir d'une métaphysique de la contemplation, mais une morale au fondement de
la métaphysique. Mes représentations, mes connaissances, tout ce savoir des sciences
humaines et objectives, restent suspendues au destin d'une fiction, donc menacées de
fiction. L'époque de la représentation, c'est non seulement le temps des «conceptions
du monde», mais c'est d'abord et avant tout l'ère de la menace. Une menace
de fiction qu'il faudra justifier par l'ordre de la moralité.

Spécifications

Parties prenantes

Auteur(s) :
Editeur:

Contenu

Nombre de pages :
231
Langue:
Français

Caractéristiques

EAN:
9782718606361
Date de parution :
07-10-04
Format:
Livre broché
Dimensions :
150 mm x 240 mm
Poids :
430 g

Les avis