L'univers de Jonas Lenn dévoile ce qu'il a de plus original,
et son talent de conteur de plus prégnant, dans ce
constant jeu avec le temps qu'il met en scène, un temps
malléable, élastique, qui se trouble et se boucle, permet à
un vieil homme de se rencontrer plus jeune, à un autre
d'assister à sa naissance, mieux, à sa conception, à un troisième
personnage de faire une visite à ses grands-parents
décédés depuis longtemps. Un peu de magie, un soupçon
de gravité, une touche de légèreté dans un monde futur
où la noirceur, qui l'accompagne de manière quasi systématique
en SF, est ici évitée au profit d'un sens du bonheur
(comme il est du sense of wonder) nullement factice,
que l'auteur nourrit d'une spiritualité qui lui est propre.
Jean-Pierre Andrevon (extrait de la préface).