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« La nécessité d’un “État modeste”, selon la belle expression de Michel Crozier, refusant l’arrogance et la récupération, s’attachant à ses vraies missions, n’imposant pas ses choix, respectant le libre et déroutant processus de la création, m’habitait à mon arrivée rue de Valois. j’étais surpris de la permanence d’un comportement monarchique qui reposait sur la cassette du Prince, sur la centralisation extrême des procédures et des financements, sur l’ampleur et l’impérieuse nécessité de la responsabilité patrimoniale. J’ai décidé de concentrer l’effort public de l’État sur les actions qui sont de son seul, évident et unique ressort. La question méritait d’être posée. D’abord du fait de l’extraordinaire dispersion qui avait caractérisé la période précédente. Ensuite, en raison d’une véritable spécificité française : dans de nombreux pays occidentaux, ce ministère n’existe pas. Il me paraissait évident que les interlocuteurs traditionnels du ministère participaient au vaste mouvement de reconquête, par la société civile, de ses domaines et de ses responsabilités. Bien sûr, certains d’entre eux continuaient à se situer dans une logique du “toujours plus”, oubliant volontairement que, dans l’ensemble du monde occidental, c’est la France qui aujourd’hui fait, pour la vie culturelle, le plus gros effort à la charge du budget de l’État » François Léotard