
Danubiennement
Les livres singuliers en prose courte de Lambert Schlechter se succèdent, tout comme les recueils de poésie, à ce rythme d'écriture soutenu, ample et copieux qui est le sien. Il n'est pas simple de ne pas renier ses obsessions pendant des décennies, sans pour autant se répéter. Lui, il y arrive de nouveau immanquablement bien. Obsessions invariablement en interaction lucide avec le monde. Qui vont du cosmos à la radicelle ; oscillent entre hypothèses eschatologiques, admirations artistiques, vives préoccupations écologiques et refus politiques intègres. Et puis cet incommensurable amour, passionné et attentif à la fois, du corps féminin dans tous ses recoins, de la femme comme ultime idéal incarné. Avec, comme l'indique le titre, un style qui s'écoule, oniriquement par endroits, vertigineusement à d'autres, sereinement ailleurs, pour arriver à des deltas où d'innombrables embranchements et embouchures restent possibles. Tandis qu'en amont les sources murmurent toujours.
Tom Nisse
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