
On a pu dire que la Psychiatrie et la Neurologie travaillaient dans le
même champ médical, mais avec des méthodes radicalement différentes.
Selon le mot de Bertrand de Toffol : «Si rien ne les distingue, tout les
oppose.» Ce sont ces oppositions que Robert-Michel Palem s'attache à
définir et à nuancer à travers les convergences encore incertaines du présent,
via l'«imagerie cérébrale» et les avancées de la «neuropsychologie»
mais aussi en restituant les débats homériques du passé autour de
l'aphasie, de la maladie de Bayle, de la psychochirurgie ou, plus récemment,
du «cerveau divisé»...
L'auteur dresse ainsi un état des lieux, non sans s'arrêter sur certains
exemples paradigmatiques ni sans créer quelques surprises. Ainsi de la
constatation que les psychothérapies ne sont pas fondamentalement
oeuvres de psychiatres, mais, par contre, que les premières descriptions
magistrales de la neuroanatomie leur sont dues ! Et aussi que bien des
psychiatres sont souvent plus organomécanistes et réductionnistes «élémentaristes»
que tel neurologue qui garde une vision globaliste et organodynamique,
voire une arrière-pensée anthropologique, dans l'abord des
patients. La neuropsychiatrie bien comprise (toujours en mal de récidive
ou de résurrection) c'est cela, soutient l'auteur. Elle devrait avoir encore de
beaux jours devant elle et regarder avec indulgence (voire tendresse et
admiration) ses glorieux prédécesseurs, à la fois éminents psychiatres et
neurologues.
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