Il y a urgence. À la veille de l'élection présidentielle, le citoyen
lucide ne doit plus craindre de se revendiquer littéralement
réactionnaire, c'est-à-dire de prêter son concours à des réactions
politiques destinées à éviter les désastres qu'annoncent
les effondrements de l'État-providence et de l'État-nation.
La réalité le prouve : les dirigeants se montrent incapables
de s'extraire seuls du politiquement correct qui empêche
de nommer les choses et qui confond progrès et fuite en
avant. L'islam le plus radical est, en France, le principal bénéficiaire
de cet aveuglement. La France indignée, qui fulmine
sur le Web, enjoint les élites de se réveiller avant qu'il ne soit
trop tard. Elle ne désire pas revenir à un ancien monde. Elle
entend défendre la modernité et l'humanisme, menacés par
l'enseignement de l'oubli et de la non-appartenance.
Le réactionnaire du XXIe siècle est un démocrate déçu et
de plus en plus irrité, venu de la droite comme de la gauche.
La pensée conforme le croit irrécupérable et veut l'offrir à
Marine Le Pen. Le «néoréac» est, en réalité, en résonnance
avec la société civile qui a décidé de reprendre son destin
en main. Il peut être le socle politique d'une future Union
nationale. Il est le nouveau moderne.