[Ce] quatrième tome, lui, donne à découvrir - concernant la Maison de Savoie - le curieux changement de perspective choisi par notre célèbre romancier. A vrai dire, il ne propose plus une fiction, mais bien une description réaliste des événements et des acteurs qui orchestrent la vie dans les Etats de la dynastie savoyarde.

Il se présente dès lors en analyste averti des mentalités et des motivations secrètes de ses personnages. Ainsi leur a-t-il donné du relief. Et, du coup, arrive une fois encore à séduire ses lecteurs. Lesquels, s'ils veulent bien se remémorer l'éphémère émergence contemporaine de la «nouvelle histoire», admireront un Alexandre Dumas - romancier, lui - toujours bien présent dans la culture historique du XIX^e siècle. Parce qu'il a associé à son talent d'écrivain un évident «sens de l'histoire».

Me voilà autorisé à conclure - s'agissant des quatre volumes désormais à la disposition du public - qu'Alexandre Dumas nous demeure profondément contemporain. Nous le connaissons dans son intimité d'insouciant endetté ; en fuite pour échapper à ses créanciers ; en opportuniste aussi, capable de gagner sa vie d'exilé en écrivant l'histoire prestigieuse des princes savoyards, artisans de l'unité italienne et finalement rois de la péninsule. Un peu tricheur enfin, comme tous les bons romanciers...

Et, lui, particulièrement apprécié par les Savoyards. Lesquels ont déjà, en nombre, accueilli avec quelque curiosité et un vif intérêt les trois premiers tomes de sa Maison de Savoie. Tout donne à croire qu'Alexandre Dumas a trouvé le ton juste pour entraîner le grand public - Savoyards, vacanciers, skieurs et, par-delà la province-berceau des rois d'Italie, tous les Français - dans cet irrésistible voyage vers le passé, fleuron des richesses culturelles dont peuvent aussi s'enorgueillir nos Grandes Alpes. Une vraie jubilation.

Lucien Chavoutier

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