
La globalisation des économies, les innovations technologiques,
les migrations, tout semble concourir à la rencontre et à l'interaction
entre cultures. Ce mouvement s'accélère en provoquant
des évolutions contrastées. Choc de civilisations ? Entrechocs
entre sociétés de niveaux de vie radicalement différents ou mise en
cause des fondements même de tout processus civilisateur ?
Ces questions ne renvoient pas uniquement aux différences
culturelles, aux modes de vie et aux normes particulières auxquels
des sujets et des groupes devraient "s'adapter". Elles impliquent
l'analyse des processus de la relation à l'autre, de l'altérité
constitutive et irréductible que tout sujet doit reconnaître et
aménager dans sa propre construction.
Comment réinventer des formes du lien social qui prennent en
compte les différences sans les réduire ? Eduquer, soigner,
"intégrer" n'est-ce pas, de plus en plus, être à l'écoute de
spécificités et faciliter leur mise en commun ? La différence
sexuelle est-elle occultée par un recours à "l'Universel abstrait" ?
Quelles limites le "vivre ensemble" peut-il opposer aux
différences ? Le droit à l'in-différence n'est-il pas le préalable à
une écoute des différences ? Le "malaise dans la civilisation"
prend-il aujourd'hui la forme restrictive et omniprésente du "rejet
de l'étranger" ?
Ces questions permettent d'approfondir l'essentiel des recherches
en sciences de l'Homme qui clarifient le rôle de l'altérité et son
respect dans les processus d'humanisation, la mise en commun
des appartenances culturelles et l'évolution des pratiques
professionnelles qui les accompagnent.
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