
Fleuron du progrès médical, scientifique et technique, souvent
premier employeur de son territoire, l'hôpital public est aussi
par excellence le symbole de l'État providence.
À sa tête, assisté de ses adjoints, le directeur est doté de pouvoirs
exceptionnels pour un fonctionnaire. Il exerce son autorité sur des
équipes aussi nombreuses que disparates et gère au minimum des
dizaines de millions d'euros par an. Partagé entre une réelle liberté
d'action et les contraintes d'une mission de service public essentielle,
entre son ancrage territorial et la tutelle de l'État, il doit aussi
composer avec les contrepoids médicaux et syndicaux sur un terrain
largement occupé par les élus locaux.
Cet acteur incontournable de notre société civile demeure pourtant
méconnu du grand public, voire du personnel hospitalier lui-même.
Trois jeunes directeurs d'hôpital, frais émoulus de l'École des hautes
études en santé publique (47e promotion, Avicenne, 2008-2010),
ont voulu donner à leur métier le coup de projecteur qu'il mérite.
Déjouant les pièges du corporatisme comme ceux de l'hagiographie,
ils retracent à grands traits l'histoire de leur corps, depuis sa création
en 1941 jusqu'à la loi HPST en 2009, en passant par les principales
étapes de son évolution. Nourri d'entretiens avec des représentants
du monde hospitalier, leur propos n'est pas seulement historique.
Il embrasse nombre de débats contemporains (le directeur devrait-il
être nécessairement médecin ? ou sortir d'une grande école de
commerce ?...) sur la gouvernance hospitalière, sans oublier ceux
qui engagent l'avenir. Quels directeurs, avec quelle formation, pour
quels hôpitaux en 2025 ? Telle est l'interrogation finale d'un ouvrage
qui dévoile un métier à tous égards passionnant.
Nous publions uniquement les avis qui respectent les conditions requises. Consultez nos conditions pour les avis.