Étrange Mallarmé, qui publie si peu mais si dense, traduit les poèmes d'Edgar Poe là où Baudelaire avait renoncé, accumule dans des boîtes à thé des papiers crayonnés qui bouleversent aujourd'hui notre conception de la page, du livre, de ce qu'est écrire.
La poésie, certes, comme expérience première de la langue. Quand Mallarmé s'embarque en prose, c'est encore l'extrême de la poésie. On trouvera ici deux textes essentiels de toute notre modernité, pour aujourd'hui encore, Crise de vers et Quant au livre.
Mais il y adjoint des pièces dites de circonstances : ses médaillons d'auteurs en pied, mais évidemment lui il y place Rimbaud, Verlaine, Villiers de l'Île-Adam.
Et ses Crayonnés au théâtre, via Wagner ou Debussy, ou l'approche d'Hamlet, interrogent sur le fond la question de la représentation.
Alors laissons d'un bloc ce livre qu'il a composé, tout en disant qu'il n'aimait pas cette composition. Il suffit de savoir que cet ensemble à la pointe de notre langue porte ce noyau en fusion incandescente, Crise de vers, pour en rendre la présence nécessaire dans le puzzle numérique qu'est la bibliothèque de votre iPad, votre liseuse ou votre ordinateur.
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