
Du Jésus de l'Histoire au Christ de la gloire
Une lecture de Christian Duquoc
Jésus s'est caractérisé par une grande liberté vis-à-vis de son environnement social et des institutions de son temps, ceci au nom d'une relation intime et singulière qu'il entretient avec le Père. Cette liberté a suscité interrogations et inquiétudes, ce qui a posé le problème de son identité. On s'est légitimement interrogé sur la personne du Christ au vu de ses « extravagances ». « Qui est cet homme ? » Cette question a obtenu plusieurs réponses. Pour certains il est « prophète » ; pour d'autres « Serviteur », « fils de Dieu », « Messie », « fils de l'homme ».
Deux grandes orientations dès lors se dessinent : certains, en se limitant à sa vie d'homme ont négligé et presque de manière délibérée escamoté un aspect important de sa vie qui est son exaltation et sa glorification par le Père au matin de la résurrection, ce qui a fait de lui le Seigneur et le Christ. D'autres, par contre, se sont limités à l'événement pascal et aux titres de « Christ » et « Seigneur » et ont développé des réflexions systématiques sur la personne de Jésus sans tenir compte de sa dimension historique. Sommes-nous en droit de dissocier le Jésus historique du Christ de la gloire ? D'où peut légitimement partir une réflexion sur Jésus-Christ ? De son humanité ou de sa divinité ? Telle est la question cruciale à laquelle nous tentons de répondre en analysant une oeuvre majeure de Christian Duquoc et en relevant les limites d'une christologie dite d'en-bas qui commence par présenter un Jésus radicalement homme libre en justification d'une attitude de désinvolture vis-à-vis de tout système, y compris ecclésial. Une telle présentation du Christ ne peut manquer de courir le risque de compromettre sa véritable identité et mission.
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