
Il y a Camilla, la gamine des cités qui se marre avec ses copines dans le
décor colonial d'un bordel suisse ; Kristina, qui arpente le bois de Boulogne
depuis vingt ans et s'amuse à tenter les flics avec son accent brésilien et ses
seins gonflés aux hormones ; Laurence, qui a arrêté il y a vingt-neuf ans
et qui tient à ce qu'on mentionne son nom de famille, parce que «c'est
symbolique». Il y a elles, toutes ces femmes qui vendent leur corps. Il y a les
clients. Et puis il y a nous, les autres, à notre place, qui voudrions trouver
un responsable, pénaliser quelqu'un, mettre de l'ordre dans le désordre.
Sophie Bouillon n'a pas enquêté sur la prostitution ; elle est allée voir des
prostituées. Puis elle a écrit ce qui est sans doute l'un des textes les plus
justes sur le sujet.
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