Elsa et le crabe
Ouvrage simple et léger d'apparence. Son mérite : oser poser la question des fondamentaux.
« Où est l'essentiel ? Que quelqu'un me dise où est donc passé l'essentiel ? Pourquoi m'a-t-il échappé de manière si insidieuse au fur et à mesure que je grandissais puis que je vieillissais ? » (p. 47)
Un témoignage réalisé à l'ombre d'une maladie, où l'auteur balaye d'un trait de plume critique le mal-développement du modèle occidental de nos sociétés, l'excès de matérialisme, les limites d'un système de santé dont elle a été longtemps acteur professionnellement avant d'en découvrir la face patient.
« Aller à l'essentiel. [...] Me retirer du vacarme produit par ces foules abruties de convoitise, terrorisées à l'idée d'être privées de biens inutiles, caquetant et piaulant à l'infini, dressant l'inventaire obsessionnel de leurs possessions sans se rendre compte qu'il leur manquait l'essentiel, la seule chose à laquelle elles n'auraient jamais dû renoncer, qu'elles n'auraient jamais dû marchander : leur âme. » (p. 35)
Laurence, par un travail littéraire de mise en abyme, de jeux de miroir, subtile alternance de monologues intérieurs et de dialogues entre un je d'acteur et un je de narration romanesque, souligne l'importance de l'écriture, nous dit l'urgence de reconquérir l'espace poétique de la vie... pour aimer tout simplement.