Pèlerine multirécidiviste, peu douée pour la marche
et accrochée à ses cigarettes, Alix de Saint-André a
pris trois fois la route de Compostelle. D'abord, depuis
Saint-Jean-Pied-de-Port, sur le «chemin français», où
s'envolèrent ses idées de méditation solitaire dans des
refuges surpeuplés ; puis, de La Corogne jusqu'à
Finisterre, sur le «chemin anglais» ; et enfin depuis les
bords de Loire, pour accomplir ce que les Espagnols
appellent «le vrai chemin», celui qu'on doit faire en
partant de chez soi...
De paysages sublimes en banlieues pittoresques, elle a
rejoint ce peuple de marcheurs de tous pays, réunis
moins par la foi que par les ampoules aux pieds, qui se
retrouvent pour vivre à quatre kilomètres-heure une
aventure humaine sur laquelle elle porte un regard à
la fois affectueux et espiègle.