Un bestiaire, Apollinaire l'a fait, et très bien. C'était Le Cortège
d'Orphée. Ici, pas de cortège, plutôt une joyeuse tribu un peu
dépenaillée. Et puis des animaux qui insistent sous tous leurs
angles, jusqu'à quatre fois.
Certains d'entre eux ont mauvaise réputation : ce sont mes
préférés. Je ne sais pourquoi, ils sont venus en nombre réclamer
leur grandeur cachée ou chanter leur noble misère. Mais ils ont
souvent de l'humour et tous ont leur splendeur d'être.
L'être humain a mauvaise réputation également. Drôle
d'animal. Le bestiaire qu'il porte en lui peut l'aider à se connaître,
à s'accommoder de lui-même, et pourquoi pas, à s'aimer un peu
avant de disparaître. Nous sommes tous des escargots.