
Professeur de lettres, Bénédicte Parmentier est également
écrivain et elle a conduit un jour ses élèves de première littéraire
sur un curieux chemin pour les encourager dans la rude tâche de
l'écriture. Un chemin presque buissonnier, en tout cas fort peu
fréquenté par les collègues enseignants, puisqu'il mène à un
monde que nous préférons tous oublier, celui des personnes âgées
qu'on appelle aussi, par un curieux hypallage, les seniors. Et
pourtant, avec courage et fidélité, une fois par semaine, sa classe
se transportait là-bas, dans la maison de retraite du village, et les
jeunes ont, nolens volens, pactisé avec leurs aînés pour écrire avec
ou sans eux les histoires de leurs vies, leurs manies, et revenir sur
un quotidien qui sans cesse rappelle la victoire incessante du
temps et de la mort, réinterprétant Sénèque et Cicéron. Sans rien
occulter, sans langue de bois, Bénédicte Parmentier peut être fière
d'avoir fait se rencontrer des générations qu'on oblige quelquefois
à s'ignorer et leurs textes font de belles étincelles, entre pleurs de
joie et larmes d'émotion. Serge Guérin ne s'y est pas trompé
lorsqu'il conseille dans sa préface : «Lisez vite ce livre : la vie
entre par la porte, les fenêtres, les coeurs et les âmes.»
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