Cadou est un homme-frère qui a inscrit ses poèmes. Comme un fanal dressé dans la nuit, pour longtemps. Cadou ne nous a jamais
vraiment quittés... C'est nous qui parfois allons nous perdre vers quelques rivages plus séduisants, plus «actuels»... Cadou est un
prince fragile et intemporel. Un homme de grand vent aux pieds d'argile, qu'il convient d'entreprendre par la face intime de
soi-même, sans aucune possibilité de retour. C'est cela : on aime Cadou comme on commence à s'aimer soi-même.
Tendrement, secrètement. Sa poésie est le miroir de notre humanité poussée vers le haut. Cadou est source de
montagne : il faut marcher seul et longtemps pour s'y désaltérer...
(À la source)
Morice Bénin