
«Expats» ? Le mot n'est pas encore dans le dictionnaire, mais les intéressés
- les expatriés français de ces dernières décennies - l'emploient
couramment entre eux. C'est la seule raison pour laquelle nous l'avons
repris. Car, en effet, on se rendra vite compte, à la lecture de ces quinze
témoignages «d'expats pas comme les autres», ayant vécu ou vivant
toujours à Cuba, que ceux-ci ne se considèrent pas précisément comme
des expatriés, ni même comme des émigrés en quête de travail, de fortune
ou de notoriété, voire d'aventures.
Ces Français et Françaises de Cuba se revendiquent citoyens du monde,
s'affirment internationalistes ou tiennent pour naturelle leur appartenance
à deux patries. C'est leur conception de la solidarité qui les a poussés à
partir et à s'établir dans la grande île des Caraïbes qui continue d'étonner
le monde depuis plus d'un demi-siècle.
Ce sont des gens modestes qui ont fait un tel choix de vie, les uns au
début de la Révolution, et d'autres quand la Révolution était menacée
après l'implosion du bloc soviétique. Leur renoncement matériel - tout
relatif, on l'aura compris - est largement compensé - chacun à sa manière,
ils le disent tous - par l'enrichissement moral et spirituel acquis au contact
des Cubains dont ils ont partagé ou partagent le quotidien, simplement
mais délibérément. La solidarité, ils ne l'exportent pas, ils la pratiquent et
la vivent sur place.
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