Lorsqu'éclate le 05 juin 1997 la guerre de Brazzaville, cinq Français
sont recueillis par une famille congolaise. En attendant qu'ils soient évacués
sur Paris par l'armée française venue, en partie, prêter main forte
à l'un des bélligérants, ils passent des moments très difficiles dans la
maison de la famille Kebo. Dans cette pièce de théâtre, l'auteur met en
lumière les angoisses et les espérances de ces Français et Congolais, tous
résignés devant les tirs meurtiers des orgues de Staline (B.M. 21) qui
déracinent les vieux manguiers centenaires de Brazzaville. Sainte-Anne
du Congo, la superbe basilique de Poto-Poto n'est pas épargnée par les
deux bélligérants. À la souffrance morale, liée à l'état de fait de la guerre,
vont se mêler, chez le couple congolais, colère et amertume. En effet,
un Capitaine de l'Armée française viendra récupérer les Français pour
les emmener à l'aéroport de Maya-Maya où ils prendront leur avion en
direction de Paris. La famille congolaise sera abandonnée dans sa maison
à son triste destin. Cependant, quand arrive la douloureuse séparation,
Madame Lombart, impuissante de laisser derrière elle des personnes
qui leur ont épargné le pire, lance des paroles sans réponse :
«... Mais pourquoi faut-il toujours que vous mouriez ici en Afrique, pour
que nous vivions mieux en Europe ?»