Sans préjuger du coup que ces paroles peuvent vous porter, j'oserai vous
avouer que j'attendais sur votre route un événement aussi grave que le
mal dont vous me parlez (...)
Ainsi puis-je vous résumer ma certitude, il ne me manquait que ces signes
pour être sûr que vos affirmations ou vos refus portaient loin et que vous
parliez au nom de votre génération. C'est dur de se soigner si jeune.
Mais ce n'est rien dès que l'on a compris que chaque minute d'une vie
douloureuse était grosse d'une journée à venir de bonheur, d'une année
de vie spirituelle, d'un siècle, quelquefois, d'humanité.
(extrait d'une lettre de Joë Bousquet à G.P. janvier 1947)