Au temps long de la mémoire et de l'intime, le haïku opposerait la pureté de l'instant. Or, nous en faisons tous l'expérience : le souvenir est un de ces instants purs, cristallisé. Si le court poème en chasse sévèrement la nostalgie, il en préserve la tendresse, la ravive. Trois lignes de-ci, trois lignes de-là pourraient alors dresser le portrait d'une grand-mère aimée. Ces grand-mères qui vivent en nous, par leurs rires, par leurs gestes.
Des gestes perdus.