
Humphrey Bogart
appartient à la
mythologie du
cinéma classique
hollywoodien ou
l'ont porté ses
rôles de «privé» - ni gangster ni policier, un peu des deux,
doté d'une morale tout à fait personnelle -, où l'ont porté
aussi le couple qu'il formait avec Lauren Bacall.
Son jeu d'acteur était toujours fondé sur l'un des aspects de sa
propre personnalité. «Comme je m'en doutais dit le capitaine
Renault à Rick, le héros faussement cynique de Casablanca,
vous êtes un pur sentimental». Bogart lui même s'était forgé
cette carapace pour protéger la vulnérabilité de ses sentiments,
et ses interprétations du Port de l'angoisse et du Grand sommeil
sont des variations sur ce thème. Le poids de son expérience
alliée à une énergie sans faille excédent les règles des films de
genre auxquels il a laissé sa marque : au film de gangster, au
film noir, Jonathan Coe ajoute désormais le «film de Bogart»
dont il retrace l'influence sur des films aussi variés qu'A bout
de souffle ou Tombe les filles et tais toi.
«A l'écran, Bogart paraît inégalable parce que son génie consiste à
garder le contrôle de la situation alors même qu'il est assailli par la
conjonction des forces les plus dangereuses. Et cela sans coup d'éclat
héroïque, mais en usant de ressources qu'en théorie nous partageons
tous : de bons réflexes, une amère familiarité avec les choses de la vie
et un humour sanglant.»
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