
La prose du Cubain José Martí (1853-1895) constitue l'un des
sommets de la pensée latino-américaine au XIXe siècle. Mais son
importance n'est pas seulement historique : on ne saurait comprendre
en effet les valeurs politiques et humaines qui sous-tendent
actuellement la Révolution cubaine et que prône celle-ci sans s'en
remettre aux idées qu'a avancées dans bien des domaines celui qui
est qualifié à Cuba de Héros national.
Il est des affections d'une pudeur si délicate... contient les cent
quarante et une lettres qu'il adressa à son ami mexicain Manuel
Mercado pendant vingt ans : elles donnent accès à un Martí vivant
et souffrant au jour le jour, un homme dans son intimité en quête de
sa réalisation personnelle et de son rêve d'indépendance de Cuba,
ce qui était en fait une seule et même chose. On y vole toujours
haut. En effet, nulle part ailleurs Martí ne se livre tant, ne se dissèque
à ce point dans ses angoisses et ses allégresses existentielles,
dans ses affres et ses désirs, dans ses choix de vie, dans ses amours
humaines et ses passions intellectuelles, dans ses ambitions et ses
frustrations. Bref, sa vie entière sous toutes ces facettes y défile.
C'est souvent très poignant, toujours très soutenu et brillamment
écrit.
Edition critique de Jacques-François Bonaldi.
Nous publions uniquement les avis qui respectent les conditions requises. Consultez nos conditions pour les avis.