«Internet a introduit des perturbations qui, pour une part
croissante de l'humanité, devraient déstabiliser la relation
aux savoirs, dérégler la circulation des biens et services
culturels, réajuster notre perception de la création.»
Avec la généralisation d'Internet à l'échelle planétaire, nous devons nous
préparer à une véritable révolution économique, politique et culturelle.
Quelles seront les pratiques culturelles de demain alors que les internautes
ont imposé sur la Toile une utilisation participative ? La diversité culturelle
sera-t-elle renforcée par Internet au détriment de la standardisation
des produits culturels de masse ? Les stratégies du marketing seront-elles
invalidées par le goût pour la découverte et le partage des oeuvres ?
La figure du créateur démiurge résistera-t-elle aux aventures collectives ?
Fragilisées dans leur course aux profits, les majors de l'industrie culturelle hésitent
entre contrôle et adaptation alors que, face à l'inéluctable généralisation
du téléchargement, seul le scénario de la mutualisation semble en mesure
de préserver la liberté de l'internaute et la rémunération des artistes. Il devra
être appuyé par d'ambitieuses politiques publiques de la culture (territoriales,
nationales et internationales), garantes de la neutralisation des tentatives
liberticides.