
Né avec le XXe siècle, René Michaud - nom qu'il portait comme déserteur, dans l'illégalité, et qu'il a conservé comme pseudonyme dans ses activités militantes et journalistiques - débarque enfant à Paris où sa mère, veuve, installe sa petite famille.
Ses souvenirs d'une jeunesse engagée forment un authentique document humain allant des années qui précédent la guerre de 1914-1918 à celles qui la suivent. Il y évoque l'atmosphère du quartier de la Gare dans le XIIIe arrondissement, alors l'un des plus misérables mais aussi des plus vivants de Paris. On y retrouve la vie de chaque jour, l'école, les fabriques. Plus tard les ateliers de province, l'apprentissage sur le tas, la pratique et les traditions des métiers artisanaux de la chaussure - alors en voie de disparition - qui n'engendraient pas forcément la mélancolie. C'est aussi l'éveil à la conscience sociale, les luttes pour le gagne-pain, les manifestations pour obtenir plus de justice et préparer des lendemains plus sûrs et plus dignes avec, en contrepoint, les réunions, les fêtes où l'on côtoyait de valeureux compagnons et d'aimables militantes aux idées larges.
Arrive pour René Michaud le moment des choix et des risques : ses démêlés avec l'autorité militaire, la vie errante, les faux papiers, les gîtes d'infortune.
Toute une époque revit dans ces pages, telle que l'a vécue l'auteur qui ne joue pas les héros, mais se présente et dépeint les hommes et les femmes qu'il a rencontrés sans fioriture ni pudibonderie.
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