La joie est présumée coupable. Les chefs d'accusation sont : la
futilité, la bêtise, voire la cruauté. Il s'agit d'abord d'enquêter, de
l'interroger : qui est-elle ? D'où vient-elle ? Comment opère-t-elle ?
Pourquoi change-t-elle de visages ?
Recherchée pour délit de fuite, l'enquête piétine ; elle devient
peu à peu une quête inaccessible. Où trouver la joie ? Ici ?
Ailleurs ? Agit-elle seule ? Faut-il l'attendre et lui tendre un
piège ?
A force de l'imaginer loin, à force de se lancer à ses trousses,
on finit par apercevoir sa silhouette, deviner ses manières de
procéder. On court toujours après elle.
Mais cette poursuite prend la forme d'une parade amoureuse,
d'un cache-cache dont les règles du jeu restent encore une capture.
Dans ce voyage poétique, on finit par être pris dans quelques
filets : ceux des mots, ceux d'un jeu de séduction, ceux de la joie
elle-même.