«On croit s'avancer dans l'évidence et on se retrouve dans
l'inconnu», écrit Bernard Noël dans sa préface. Cette phrase
est la clé d'un livre qui s'emploie à déjouer la logique des
lumières et des ombres, qui sont nos doubles, nos complices
ou nos impostures.
Pourquoi un journal ? C'est que la lumière n'est pas un élément
immatériel : elle a la langue bien pendue, comme
Schéhérazade, et ne cesse de raconter son mode de vie et ses
tribulations. Le poète en fait l'inventaire. Comme il procède
à celui de l'ombre qui exerce un dur métier : être et ne pas
être. Ce qui circule entre ces deux faces, c'est le flux à vif
de l'humour. Il déplace les notions communes en provoquant
des télescopages qui font chavirer l'ordre du visible.