Dans son Essai sur l'origine des persécutions, Poliakov étudie les principaux
groupes humains qui ont, comme les Juifs, joué le rôle de bouc émissaire
dans l'histoire de l'Europe, en tant que fauteurs d'épidémies,
de guerres, de révolutions et autres désastres. Les jésuites et la papauté
pendant la Révolution anglaise, la cour et les aristocrates, les francs-maçons
et les philosophes lors de la Révolution française, et les Juifs tout au long de
l'histoire de l'Europe dans un rejet qui culmine au XXe siècle.
Le tome II, Du joug mongol à la victoire de Lénine, aborde le cas de la révolution
d'Octobre. Il remonte aux origines de l'histoire russe, marquée par une
rupture entre le peuple et le pouvoir civil et religieux, et analyse la manière
dont cette coupure a pu favoriser au cours des siècles l'idée que le «complot»,
cette «causalité diabolique», était la clé de l'Histoire. Cette idée connaît son
apogée avec d'une part le «complot impérialiste» dénoncé par Lénine et,
d'autre part, la «conspiration juive», responsable aux yeux des Blancs de la
victoire bolchevique.
Le premier tome de La Causalité diabolique est paru aux éditions Calmann-Lévy
en 1980, le second en 1985. Aujourd'hui, nous rééditons en un seul
volume ce grand classique, agrémenté d'une préface de l'historien Pierre-André
Taguieff.