Si La Marche de Radetzky illustrait la gloire et le
déclin de l'Autriche-Hongrie au rythme enjoué de la
marche militaire de Johann Strauss, le titre même de
La Crypte des capucins, qui décrit le désordre de
l'Autriche disloquée, évoque une marche funèbre.
Le roman débute au printemps 1914 et se termine à
l'Anschluss de 1938. Le narrateur, François-Ferdinand
von Trotta, lointain parent des Trotta de La Marche de
Radetzky, a connu une jeunesse insouciante dans la
Vienne de la Belle Époque. Mais la guerre, qui l'entraîne
aux confins de l'Empire, où il sera un temps prisonnier
des Russes, provoque l'écroulement de son pays, la
débâcle de sa fortune et de ses illusions. À son retour,
Vienne, autrefois riche, lumineuse, joyeuse, n'est plus
que ruines, misère, amoralité. En mars 1938, les nazis
entrent dans Vienne. Alors, le dernier Trotta pressent les
temps de barbarie. Il va chercher refuge sur la tombe
de l'empereur François-Joseph, qui dort son dernier
sommeil dans la Crypte des capucins.
Mélancolique et lucide, cet ultime roman de l'auteur
apparaît comme son testament-confession.