Il ne lui passe rien, Henri Guillemin à «la brave dame de Nohant».
D'abord son style que Baudelaire, déjà, exécrait. Ensuite, sa «production
littéraire fleuve» : plus de cent cinquante livres dont la
presque totalité heureusement oubliée aujourd'hui.
Et surtout pas d'avoir détruit Musset, d'avoir joué de lui, sciemment,
cyniquement puis travesti, pour la postérité, cette sombre histoire.
Encore moins de tromper son monde sur ses convictions profondes,
réelles.
Tellement progressiste, dans les salons parisiens, tellement bourgeoise
réactionnaire rentrée dans ses terres.
Encore convient-il que les salons parisiens ne soient pas mis en danger
par une populace arriérée...
C'est que cette femme «libérée» n'aime pas La Commune, encore
moins les communards : «une émeute de fous et d'imbéciles
mêlés de bandits» écrit-elle dans son Journal (23 avril 1871).
Journal parfaitement révélateur que nous livre ici Henri Guillemin.
Après l'épandage du bicentenaire de la naissance de la dame, il est
salubre d'ouvrir la fenêtre et de laisser entrer un peu d'air non vicié
dans ces histoires. Au risque de faire des déçus.
Mais, quoi, comme disait Robespierre : «C'est la vérité qui est
coupable».