Un écolier enfui de son école, égaré dans la campagne, un bal au château ? Comment ne pas songer tout aussitôt au GRAND MEAULNES ? Mais “LA GRAINE AU VENT” est avant tout un roman réaliste dont l’action est ramassée en moins d’une semaine, du 6 au 10 mai 1945, c’est-à-dire au moment de l’armistice. Avec Michel, le jeune héros du livre, nous irons d’abord dans une H.B.M. de Belleville, puis dans un calme village aux limites de l’Île de France. Nous ferons connaissance avec une bande de gamins qui pillent les camions américains, avec les G.Is, avec l’oncle Marrec qui garde bien ses secrets. Michel, l’écolier enfui, retrouvera-t-il sa mère ? Nous ne le saurons qu’aux dernières pages, après que notre jeune héros aura connu beaucoup d’aventures, croisé son destin avec celui de nombreux autres personnages. Avec Michel, nous ferons ce difficile passage de l’enfance à l’adolescence. Encore que le mot ne soit jamais prononcé, “LA GRAINE AU VENT” est peut-être avant tout un roman d’amour, et, le livre refermé, nous nous souviendrons avec tendresse de Françoise, la jeune collégienne confiante et têtue qui ne pense qu’à son Michel et à l’avenir. L’auteur est un poète et un éducateur. Le poète n’oublie jamais qu’il tient la plume. C’est lui qui ajoute une mystérieuse beauté aux paysages, aux arbres, à la nuit. L’éducateur passionnément attaché aux enfants, les décrit et les fait vivre avec tendresse. Il les connaît bien et il les aime. Il sait que ces enfants meurtris par la guerre ne sont qu’égarés, que cette graine au vent n’est pas perdue. A la faim, à la malchance, il oppose la camaraderie virile, le dévouement, l’espoir. Œuvre complexe, tour à tour réaliste, poétique, tragique, attendrie, cruelle et pudique, la “GRAINE AU VENT” est le premier roman d’un jeune auteur dont le nom, d’ores et déjà, mérite d’être retenu.

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