
La haine, la guerre
Ce numéro thématique se penche sur le sentiment de la haine et sur l'une de ses conséquences tragiques : la guerre. Bien que les thématiques soient variées, une place particulière est donnée à l'actualité de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Une analyse étymologique du terme nenavist' (haine, en russe contemporain) permet tout d'abord d'illustrer la perte de nuance dans la langue russe depuis février 2022. C'est ensuite la littérature qui nous offre des pistes de réflexion : l'oeuvre de Vladimir Nabokov, pour ce qu'elle dit des victimes de la haine, ainsi que les écrits de Fédor Dostoïevski et Julius Margolin, car ils ont en commun d'incarner dans leurs récits la matérialisation physique de la haine : le bagne et le Goulag. La réflexion sur les origines de la haine et ses manifestations est enrichie par des articles sur l'Ukraine, la Bulgarie ainsi que sur le blocus de Léningrad présenté comme un foyer de résistance héroïque par la propagande soviétique. La parole est donnée aux victimes de la guerre, aux enfants et aux femmes en particulier.
La culture, plus globalement, est analysée pour son double rôle : elle est à la fois un instrument au service de la haine, à travers la propagande, mais également un moyen de s'opposer à la guerre, comme en témoignent la littérature, la poésie, le théâtre, mais aussi certains choix éditoriaux, l'usage des caricatures dans la presse, ou des mèmes sur Internet.
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