On dit de la revue qu'elle naît, évolue, puis meurt, plus ou moins prématurément. Cette idée de vie ou de mort est assez singulière quand on y pense ; le fait qu'une revue cesse sa parution, qu'un éditeur mette un terme à la série, suffît-il à considérer la publication comme (tré-)passée ? Il ne viendrait à l'idée de personne de dire qu'un livre, parce qu'il est publié et n'aura pas de suite est « mort » : il continue de circuler, d'être lu, de transmettre ce pour quoi quelqu'un s'est attelé un jour à le réaliser. Bien sûr, la revue n'est pas le livre et son espérance de vie, celle de chaque fascicule, est généralement moins longue, le périodique étant très souvent associé à l'idée de « jetable ». Dire d'une revue qu'elle se poursuit ou non, ou même, recourir à l'expression à connotation volcanique consistant à la déclarer « en activité » semble néanmoins plus juste, en tout cas moins pessimiste quant au rôle qu'elle est encore susceptible de remplir.