Sur fond d'histoire du sport de l'Ile se joue un bras de fer entre Murat, adolescent assoiffé de culture populaire et sa mère Antonia, Négresse impérieuse, bardée de principes, allergique à tous ceux qui n'appartiennent pas au rang social dans lequel elle estime se situer.
Qui de Murat ou d'Antonia sortira vainqueur de ce duel à la fois bruyant et silencieux, arbitré par le jeune cousin Sady fraîchement débarqué de Paris, par Fulbert le camarade de jeu, passionné de sport, et, surtout, par la tante Mardelise ?
Ce tableau de la Guadeloupe des années 60 nous montre, en pointillé, à travers l'exemple d'Antonia, les remous d'un paradoxe social suscité par une subite hiérarchisation du personnel des usines à sucre.
Le ton authentique de ce texte est tel qu'il évoque un devoir de mémoire, car c'est tout à la fois un pan de la société créole qui est mis en lumière, un quartier populaire de Pointe-à-Pitre et une rue (rendue célèbre par ses champions et le voisinage de l'Usine), qui est le théâtre des opérations.